mardi 30 avril 2013

Juste mardi...

Ouais, j'avais oublié à quel point les jours se suivent et se ressemblent quand on ne travaille pas.  Les semaines sont longues!  Je me sens un peu comme à la fin d'un congé de maternité, vous savez quand on a hâte de retourner faire autre chose que du catinage, qu'on a envie de discuter avec des adultes et d'avoir UNE HEURE de dîner tranquille.  Du gros luxe quoi!

Bref, la semaine dernière a passée relativement vite quand même.  Disons que je me sentais plutôt en vacances que sur le chômage, le beau temps y a sûrement été pour quelque chose!  Ma dernière semaine de travail avait été très chargée en activités et en projets, j'étais épuisée.  J'en ai donc profité pour me reposer.  J'ai couru tous les jours, fais du ménage, du lavage, lu un livre, écouté de la musique et évidement, envoyé une tonne de CV.

Hier, j'ai terminé de faire le tour de mes contacts et j'ai épluché tous les sites d'offres d'emplois qu'il me restait encore à faire.  Mon ménage du printemps avance bien et le terrain est presque prêt pour l'été.  Aujourd'hui, rien...  Maintenant, je vais devenir esclave de ma routine et faire le tour des sites d'emplois tous les matins afin de semer ma candidature un peu partout.

Moi, j'aime ne pas voir le temps passer!  Me réveiller un matin et me dire:  ''Wow, on est déjà vendredi!''  Pas:  ''Ah, on est juste mardi...''.  Bon, je sais que c'est agréable de prendre son temps le matin.  Pas de cadran, pas de course contre la montre pour faire déjeuner et habiller les enfants, pas de trafic vers la garderie et le travail.  Ne pas se taper l'autre course contre la montre au retour pour éviter le trafic et arriver à la garderie avant la fermeture, faire le souper, routine et dodo...  Mais je pense que c'est à ça que je carbure moi.  J'ai besoin que ça bouge.  C'est quand même une grande satisfaction quand on regarde sa montre au boulot et qu'on se dit: ''Il est déjà quatre heure!!''  Non?

De plus, moi qui suis de nature si sociable, qui aime être entourée de plein de monde et parler, c'est un vrai supplice de rester chez moi!  J'aime bien ma maison, mais voir mes quatre murs toute la journée, je trouve ça plutôt ennuyant.  Et qu'on se le dise, deux chats et un chien, bien que ça procure une certaine présence, ça n'engendre pas vraiment de grande conversation!

J'ai beau me dire que rien n'arrive pour rien dans la vie et que si j'ai perdu mon emploi, c'est parce que quelque chose de mieux m'attend au bout du chemin, mais je commence à trouver qu'elle est bien dure avec moi depuis un certain temps la vie...

Reste plus maintenant qu'à attendre de nouvelles offres...  Et poursuivre mon grand ménage!

dimanche 28 avril 2013

Petits baumes à l'estime de moi

Se sentir appréciée et compétente dans son travail, ça n'a pas de prix.  Il y a une semaine, le soir de mon congédiement, en arrivant à la maison, je me suis empressée d'écrire à ma patronne de l'endroit où je travaillais juste avant le CHSLD privé subventionné.  Je lui ai demandé si mon deux jour avait été comblé et je lui ai dit que j'étais de nouveau disponible au cas où.  Sa réponse rapide (elle m'a répondu le samedi matin!) m'a vraiment fait chaud au cœur!  Elle m'a dit qu'elle était très heureuse d'avoir de mes nouvelles et que malheureusement, mon deux jours était comblé mais ''temporairement''.  Elle m'assurait qu'elle conservait mon CV et qu'elle m'appellerait sans faute dès qu'ils retourneraient en entrevue.  C'est simple, j'aurais eu envie de transférer son courriel à ceux qui m'ont renvoyée juste pour leur montrer qu'ailleurs, on me trouvait bonne!

Pendant ma première semaine officielle de chômeuse, j'ai bien évidement envoyé plusieurs CV.  J'ai quand même été bien soulagée de constater que mon CV attire positivement l'attention des employeurs.  Effectivement, pendant cette semaine, j'ai reçu deux appels (Bons, sur une dizaine d'envois me direz-vous, mais c'est rapide tout de même comme retour d'appel!)  Le premier appel ne portera malheureusement pas fruit car c'était pour une municipalité qui porte le nom de ''XYZ''.  La dame me dit d'entrée de jeu:  ''Vous savez que vous avez postulé pour la municipalité ''XYZ'' près de Québec et non celle près de Montréal?''  Hé non, moi j'étais convaincue qu'il s'agissait de la municipalité ''XYZ'' près de chez moi, j'ai donc remercié la dame d'avoir pris la peine de m'informer et j'ai refusé de poursuivre mes démarches auprès de cette mnunicipalité.

Le deuxième appel par contre, c'était pour une résidence pour retraités, une résidence privée.  Bon, je sais que les résidences privées ne paie même pas la moitié de mon salaire et exigent le même travail mais je me dis qu'aimer son travail et ne pas avoir de ''trou'' dans son CV, ça non plus ça n'a pas de prix.  Bref, la dame m'a fait une entrevue téléphonique d'au moins quinze minutes.  Je crois que ça a bien été mais évidement, la question salaire l'a un peu dérangée.  Ils savent très bien qu'on gagne deux fois plus que ce qu'ils nous offrent quand on vient du public et ils savent pertinemment qu'on repartira dès qu'on se retrouvera un emploi au public.  Elle m'a dit qu'elle me rappellerait si jamais on retenait ma candidature pour l'entrevue physique.  On verra bien ce que ça donnera.  J'irai avec plaisir passer l'entrevue si on me rappelle et si non, bien tant pis.  De toute façon, comme la résidence était tout de même assez loin de chez moi, je crois que ce que je gagnerai sur le chômage me donnera plus que le salaire qu'on m'offrirait...

Puis, ce qui m'a énormément remonté l'estime et le moral, c'est un petit 5 à 7 avec mes récentes ex-collègues vendredi soir.  Vous vous reconnaîtrez les filles et je veux que vous sachiez à quel point j'étais contente de vous voir!  C'est quand même réconfortant de savoir que personne ne comprend plus que moi les raisons de mon renvoi.  Ça ne me redonnera jamais mon emploi, de toute façon, je n'aurais pas l'intention d'y retourner vu la façon dont on m'a traitée, mais ça me soulage tout de même de savoir qu'on me supporte dans le centre!

Et puis, puisqu'il faut voir le bon côté des choses, je me dis que si j'avais encore eu mon emploi, je serais au travail en ce beau dimanche ensoleillé au lieu de profiter de ce beau soleil de printemps en famille!

mercredi 24 avril 2013

Technicien(ne) en loisirs

Mais qu'est-ce que ça fait dans la vie un technicien en loisirs exactement?  On me pose tellement souvent la question!  C'est vague dans la tête de bien des gens parce que ce qu'on voit, c'est surtout la partie ''animation''.  Les gens pensent donc, à tort, que nous passons 35 heures semaine à jouer au bingo, chanter, danser, parler, jouer...  Seigneur, s'ils savaient tout ce qu'on fait dans une journée!  Parfois, je n'ai même pas le temps de faire tout ce que je devais faire, les pauses n'existent pas et les repas ne durent pas toujours une heure!  Je vais donc tenter de vous faire le résumé le plus clair possible de ce que fait un technicien en loisirs.  Je vais surtout parler du quotidien en CHSLD car c'est ce que je connais le mieux mais nous pouvons également travailler en milieu municipal, communautaire, scolaire ou privé.

D'abord, réglons quelques faits.  Souvent quand je sors avec un groupe de résidents, disons qu'on les amène dîner au restaurant, je me fais dire: ''Chanceuse, t'es payée pour aller manger au resto!''.  Oui, c'est vrai, les journées de sorties sont souvent les plus amusantes mais ce ne sont pas nécessairement les plus reposantes!  Vous voulez des exemples?  Cœurs sensibles, sautez au prochain paragraphe!  Un résident qui s'empiffre comme s'il n'avait jamais mangé de sa vie chez St-Hubert renvoi tout son dîner SUR la table.  Une résidente qui n'a pas eu le temps de se rendre à la toilette pour un numéro deux ''explose'' le tout partout dans la salle de bain d'un Pacini.  Au retour d'une sortie de pêche, l'autobus tombe en panne sur le bord de l'autoroute, en pleine campagne, il fait environ 40 degrés et il est bientôt l'heure de souper...  Enfin vous voyez ce que je veux dire!

Autre fait à régler.  Quand une ressource extérieure est cancellée, je dois trouver un plan B à mon activité.  Je ne m'en vais pas tout bonnement chez moi!  Exemple, un musicien doit à 13h venir pour la fête des mères.  Il m'appelle le matin à 8h parce qu'il a la gastro.  Je fais la tournée des unités pour annoncer que le spectacle sera annulé et un employé me dit: ''Hein?!  Tu vas faire quoi toi?'' 

Dernière chose et je vous explique tout après!  Une fois, je discute avec un coordonnateur des soins, donc un patron.  En parlant de tout et de rien, il me demande: ''Mais toi après tes études, tu vas faire quoi?''  Et moi de ne pas comprendre sa question: ''Bien, ça fait trois ans que j'ai fini mes études.  J'ai étudié trois ans pour faire ce que je fais.''  Et lui qui n'en revenait pas!  C'est quand même insultant!

Donc, si on commence par le commencement, la définition de tâche d'un technicien en loisirs est de planifier, organiser et animer des activités de loisirs à caractère ludique, sportif, culturel et social.  On regarde la programmation, on y met d'abord toutes les activités qui reviennent régulièrement; en CHSLD, on peut très bien imaginer le bingo, poches, OKO et compagnie.  Ensuite, on planifie les activités spéciales, ce qu'on fera de spécial pour la fête des mère par exemple puis viennent les petites activités occasionnelles telles que soirée cinéma, sorties et autres.  On inclus aussi des activités qui s'adressent à de grands groupes, de petits groupes mais aussi des activités individuelles.

Pour planifier, il faut faire beaucoup de recherches: regarder ce qui se fait ailleurs, sonder la clientèle sur leurs intérêts, vérifier si nos activités sont réalisables dans le centre où l'on travaille parce que ce n'est pas nécessairement parce qu'une activité a bien fonctionnée ailleurs, qu'elle sera appréciée chez nous.  Parfois il faut aller chercher des autorisations de la part des membres de familles ou de la direction.

La créativité est non seulement essentielle afin de faire des programmations variées et stimulantes mais aussi parce que parfois, il faut se débrouiller avec les moyens du bord.  Pas d'argent pour acheter un jeu de mini golf?  Construisons-en un avec des boîtes en carton!  On devient habile dans l'art de recycler et de transformer d'anciens jeux en nouveaux jeux fort intéressants!

Aurons-nous besoin de bénévoles pour nos activités?  Parce que ça c'est une autre paire de manche.  Il faut les recruter (et Dieu sait qu'ils se font de plus en plus rares!), les former, les superviser et chose ESSENTIELLE, en prendre soin!

Si désire engager des ressources externes; musiciens, magiciens, zoothérapeutes, professeurs d'arts plastiques... , il faut aussi les contacter, leur faire signer des contrats, voir leurs disponibilités, faire des demandes de chèques au service des finances pour les payer et leur faire signer des factures comme preuve de paie.

Il faut aussi faire des réquisitions aux différents services, aurons-nous besoin que la maintenance vienne nous placer plus de tables et de chaises?  Aurons-nous besoin que la cuisine nous fournisse des collations spéciales?  Est-ce que j'ai besoin que les ressources humaines m'envoie un préposé ou une infirmière auxiliaire pour une sortie?

Ensuite, faire ce que tout le monde sait que l'on fait: animer!  Ce qui implique sortir le matériel nécessaire, placer la salle, répartir les tâches avec tous les intervenants participants, aller chercher les participants, animer, ramener les participants puis ranger la salle et le matériel nécessaire.

Gérer un budget et une petite caisse.  Gros calvaire pour qui n'est pas doué en comptabilité!  En CHSLD, ce n'est pas tous les résidents qui ont de l'argent dans leur poche, donc pour les activités ''payantes'' comme le bingo, il faut remplir des états de comptes et les faire parvenir au service des finances pour se faire rembourser leur carte.  On peut aussi remplir des demandes de subventions ou de commandites ou organiser des activités de financement. Il y a également des achats de matériel à faire.  Parfois ce sera fait par la personne responsable des achats, d'autres fois, ce sera nous qui se déplacerons pour faire ledit achat.  Parlant achat, me vient en tête le temps des Fêtes...  Un cadeau à acheter par résident.  Qui dit cadeaux dit aussi, emballage et distribution...

En CHSLD, la clientèle change beaucoup car il y a des décès, des départs et des admissions.  Il faut aller rencontrer chaque nouvel arrivant dans les premières semaines afin de se présenter, de lui expliquer les activités du centre et de connaître ses goûts et intérêts pour nos activités.  Il faut également participer à des rencontres de plan d'intervention, c'est-à-dire, que tous les services aux résidents (diététicienne, ergothérapeute, physiothérapeute, travailleur social, technicien en loisirs et infirmière) se réunissent pour discuter de l'évolution d'une personne en particulier afin de trouver les actions à accomplir pour que son autonomie et sa qualité de vie soient les meilleures possibles.

Nous faisons aussi parti de différents comité, dépendant de nos intérêts; comité milieu de vie, comité sécurité, club social ou même syndical.

Côté paperasse, il faut faire une belle programmation de style calendrier, soit hebdomadaire ou mensuelle selon les endroits, en faire des copies et la distribuer dans chacune des chambres et sur chacune des unités.  Remplir les fiches d'inscriptions pour les activités qui en nécessitent (sorties, cours, repas...) et gérer les commentaires et questions du genre ''pourquoi lui et pas moi?''  Faire des affiches pour les activités spéciales et les poser un peu partout.

Le gouvernement nous demande de comptabiliser le nombre de ''temps vécu de loisirs'' par résident.  Il faut donc à ce sujet tenir à jour des statistiques après chaque activités.  Parfois avec un programme spécialisé, parfois avec un programme maison de type ''Excel''.

Parlant paperasse, il y a les rapports d'accidents et d'incidents à remplir.  Parce que ne nous le cachons pas, ça arrive à tout le monde!  Mme Unetelle est tombée sur le dos en lançant sa poche, M. X a frappé son voisin pendant le bingo parce qu'il avait oublié un numéro, Mme Chose s'est étouffée en mangeant du gâteau d'anniversaire...

Quelques fois de petites formations viennent agrémenter notre journée.  Un petit rappel des premiers soins, le fameux PDSB pour faire des transferts et des déplacements sécuritaires, des pratiques d'évacuation, comment gérer un résident agressif...

Sans oublier que le bureau des techniciens en loisirs sers aussi souvent de bureau des plaintes!  Autant par les autres employés qui voient en nous une oreille attentive à leur trop plein d'émotion que par des membres de familles qui ne réalisent pas les ''incapacités'' de leur parent et qui voudrait à tout prix que ce dernier participe à TOUTES les activités même s'il n'en est pas le moins du monde intéressé, mais aussi par les résidents eux-mêmes qui viennent parfois nous raconter leurs misères, leurs peines ou seulement nous parler de leur vie.

Et en CHSLD, s'il y a des tâches qu'on ne sait pas trop à qui refiler, soyez assurés mes amis que ces tâches aboutiront automatiquement dans le bureau des loisirs!  ''Salut, j'aurais une dizaine de ballons à gonfler pour demain matin, tu voudrais me les faire avant de partir?''  ''Je voudrais bien mais je n'ai plus d'hélium et comme c'est une denrée rare partout, je ne fais pas remplir ma bombonne.''  ''Ok mais tu fais quoi si tu veux des ballons?''  ''Bien je m'en passe!''  ''Mais moi j'en veux une dizaine demain matin!''  Et je gonfle avec une pompe les maudits ballons qui seront de toute façon dégonfler le lendemain matin, à quoi bon s'obstiner!  ''Les filles vous pourriez placer les tables dans la salle de telle façon pour la réunion des cadres demain matin?''  ''C'est pas à la maintenance de le faire?''  ''Ah oui mais ils ont pas le temps!''  C'est vrai que vu de même, nous on n'a que ça à faire placer des tables pour les autres d'abord!

Finalement pour être technicien en loisirs en CHSLD, il ne faut SURTOUT PAS avoir peur du ridicule.  C'est nous qui rendons le milieu vivant et stimulant.  Alors on se déguise pour chaque occasion, on danse avec tout le monde, même si on n'aime pas ça plus qu'il le faut, on chante haut et fort même si on a une voix de crécelle, on blague, on parle à tout le monde, il ne nous faut personne à dos!  Le ridicule ne tue pas après tout!  Si on veut que les employés et les résidents embarquent dans nos activités, il faut donner l'exemple.

Je pense bien avoir décrit en gros mon quotidien (quand je travaille évidement!) mais je suis certaine que j'oublie une tonne de choses parce que je les fais sans même m'en rendre compte!  Personnellement, je trouve que j'ai le plus beau métier du monde et je souhaite me remettre dedans le plus rapidement possible car ça me manque déjà terriblement! 

mardi 23 avril 2013

Mon parcours professionnel

J'ai envie de commencer par mon cheminement scolaire, ça vous permettra peut-être de comprendre certaines choses.  Je vous éviterai par contre tous les petits emplois étudiants que j'ai pu faire pendant mes études.

D'abord, je m'étais toujours vue comme une professeur de danse.  Ayant dansé toute ma vie, je ne m'imaginais pas qu'il puisse m'être possible de faire autre chose de ma vie.  Je me suis donc inscrite au Cégep en danse.  Puis évidement à la fin de mon DEC, je me suis inscrite tout naturellement, sans me poser de questions, en enseignement de la danse a l'université.  C'est là que j'ai réalisé que l'enseignement, ce n'était pas pour moi.  Heureusement que cette révélation s'est faite à moi lors du premier stage d'observation!  Je termine tout de même ma première année de BAC tout en réfléchissant a mon avenir.  J'avais faite mon inscription pour la deuxième année du BAC au cas où je ne trouverais pas de plan B.

Moi qui n'avais jamais songé faire autre chose, je me retrouvais devant une page blanche.  Qu'allais-je bien pouvoir faire de ma vie?  Puis de fil en aiguille, une idée à germée dans ma tête en plein milieu de l'été.  La danse c'était un loisir!  M'est revenu alors en tête tout ce que faisait le technicien en loisirs de mon école secondaire et je me suis vue faire ce métier.  Ce devait être intéressant et motivant!  J'appelle le cégep en plein mois de juillet en me disant que je perdrais sans doute un an puisque les inscriptions étaient terminées mais SURPRISE!!  Il restait de la place dans ce programme et il n'était pas trop tard si je désirais m'y inscrire!

C'est ainsi que j'ai commencé ma formation de technicienne en loisirs.  Comme je me dirigeais vers l'enseignement, mon but était forcément de travailler dans les écoles.  Je fis donc tous mes stages en ce sens, rien d'autre n'attirait mon attention.  Pour le stage final, celui qui dire toute la dernière session, on me suggéra fortement de ne pas aller dans une école, histoire de varier un peu mon CV.  N'ayant aucun intérêt pour les ''p'tits vieux'' je choisi alors, un peu à contrecoeur, l'option du milieu municipal.

Belle découverte que fut ce stage!  J'ai adoré l'expérience.  En mai, à la fin dudit stage, on me proposa un poste de trois jours que j'acceptai avec grande joie!  Ç'avait été facile de me placer les pieds!  J'étais bien heureuse du déroulement des choses.  Je regardais quand même de temps à autre les offres d'emploi au cas où je trouverais quelque chose à temps plein.

Un jour, une annonce pour le CSSS attira mon attention.  On cherchait un technicien en loisirs trois jours semaine.  Comme j'avais déjà un porte de trois jours et que ma patronne était très ouverte à ce que je travaille les jours qui me conviennent, je pris la chance de postuler.  Après tout, je pourrais combiner deux emplois, même si les personnes âgées ne me disaient toujours rien, ça ne coûtait pas cher d'essayer!

On m'engagea donc aussi dans ce CSSS.  Pendant un bout, j'ai roulé ma boss en alternant mes jours entre les paperasses municipales et les personnes âgées que j'appris à apprécier de plus en plus.  Je me suis vraiment surprise à m'amuser vraiment auprès d'eux.  Le temps passait vite et le fait de faire deux milieux me permettait d'éviter la routine!

Après un an de ce régime, un poste permanent à temps plein s'afficha au CSSS.  Comme j'étais la seule à ne pas travailler à temps plein dans l'organisation, on me l'offrit.  Je pris donc la décision de quitter l'arrondissement pour laquelle je travaillais et qui m'avait offert ma première chance dans ma carrière pour accomplir de nouveaux défis.

Quelle chance j'avais!  Un an seulement après la fin de mes études, j'avais un poste permanent, à moi!  Mon avenir était ainsi assuré jusqu'à ma retraite!  La vie étant ce qu'elle est, je suis tombée enceinte de mon premier enfant.  Pendant mon congé de maternité, nous avons acheté notre première maison et sommes déménagés plutôt loin de mon milieu de travail.  Sachant que je me chercherais un nouvel emploi plus près de la maison après mon congé, nous avons pris la décision de profiter de ma permanence pour que je tombe enceinte une deuxième fois avant de remettre ma démission.

Donc, après un deuxième congé de maternité, je remis ma démission au CHSLD.  Je n'avais rien trouvé.  J'avais pourtant cherché et passé un nombre incalculable d'entrevues.  Je suis peut-être parfois (même souvent!) naïve mais je m'étais dit que ç'avait été tellement facile de me trouver des emplois jusqu'ici, que ça se passerait de la même façon!  J'étais loin de mon compte!

Je me suis trouvé un emploi relié quand même à mon domaine.  Beaucoup moins payant et surtout moins motivant...  Je devais aller animer des activités de motricité dans les classes de maternelle et de première année d'une école primaire.  Les gens qui me connaissent savent que les enfants des autres, ce n'est pas du tout ma tasse de thé!  Les journées étaient tellement longues!  De plus, l'école était tellement loin de chez moi que mon salaire suffisait à peine à couvrir l'essence nécessaire pour me rendre et la garderie des enfants.

Ayant quand même un an de BAC complétée plus quelques cours optionnels, je savais que j'avais assez de crédits pour faire de la suppléance.  Je repoussais le plus possible cette solution car elle ne m'inspirait rien qui vaille mais les encouragements de mes amis enseignants me firent admettre que ce ne devait pas être si pire.

Quel malheur!  Ce ne fut pas long qu'on m'appela régulièrement.  Je quittai donc sans regret l'emploi que je détestais pour faire de la suppléance.  Quel calvaire ce fut pour moi!  J'essaie souvent d'effacer cette période de ma mémoire.  J'étais tellement malheureuse, mais effectivement, la suppléance, c'est vraiment très payant!  Je vous jure que maintenant, je lève mon chapeau bien haut et salue bien bas tous les enseignants de cette terre car le gros salaire, ils le méritent amplement!  Élever les enfants des autres, c'est une tâches au dessus de mes forces.  Je préfère mille fois mes ''p'tits vieux'' pas de dents aux odeurs parfois douteuses que des enfants impolis qui se foutent complètement de ce que tu peux bien leur dire.

Heureusement, un jour on me convia à une entrevue pour un CHSLD privé subventionné pour faire un remplacement de maternité de trois jours semaines.  La même semaine, le CSSS de ma région me convonqua aussi en entrevu pour un remplacement de maternité de a même durée mais à temps plein par contre.  Le CHSLD privé subventionné me rappela et m'offrit le remplacement.

J'étais tellement heureuse de retrouver un milieu de vie!  Je me sentais tellement dans mon élément auprès des résidents, c'est vraiment là que j'ai réalisé que ma clientèle était finalement les personnes âgées.  Deux mois après avoir commencé à travailler, le CSSS m'appela pour me dire qu'ils m'avaient choisie pour le remplacement.  Le choix a été facile à faire, le CSSS était beaucoup plus près de chez moi, c'était un remplacement à temps plein versus un remplacement à trois jours et ils se terminaient tous les deux en même temps.  Je remis ma démission avec trois semaines d'avis tout en mentionnant que j'avais apprécié mon séjour parmi eux.  Je complétai ces trois semaines en me donnant à 110% malgré le fait que je quittais.

Je fis mon remplacement au complet.  Une année merveilleuse à travailler près de la maison.  Heureusement, à la fin du remplacement de maternité, une autre technicienne en loisirs commença une pré-retraite à trois jours semaine, ce qui m'amena à faire ses deux autres journées.  Ce n'était pas grand chose mais ça me gardait les pieds dans le CSSS jusqu'à sa retraite!

Sauf que deux jours semaine, ça ne me permettait pas de payer beaucoup de choses...  Je cherchai longtemps un autre poste qui me permettrait de combler mes trois journées disponibles.  Pas nécessairement en loisirs.  Mais je n'ai jamais trouvé.  J'appris entre les branches que le CHSLD privé subventionné avait besoin de quelqu'un assez rapidement car ils se retrouveraient bien mal pris.  Une technicienne en loisirs quittait et celui qui restait ne pouvait assurer le roulement du service à lui seul.

Je proposai d'y retourner, après tout, je connaissais le milieu, les résidents, les employés, le fonctionnement...  J'étais un bel avantage pour eux étant donné les circonstances.  On me réengagea.  Je démissionnai du CSSS à regret car j'adorais mes collègues et je savais que j'y étais grandement appréciée mais j'avais besoin de travailler à temps plein.

Mon retour au CHSLD privé subventionné s'est passé assez étrangement.  D'abord, j'ai recommencé à travailler le deux janvier, beaucoup d'employés étaient alors encore en congé.  On n'avait annoncé à personne que la fille qui était partie serait remplacée, je devais me présenter moi-même dans tous les départements.  Même mon collègue n'était pas au courant qu'il aurait une nouvelle collègue!

Ce fut tout de même facile pour moi de me remettre dans le bain, je me souvenais bien du fonctionnement, certains employés se souvenaient bien de moi.  Je me donnai corps et âme à mon travail.  Comme partout d'ailleurs où j'ai travaillé.  Un jour, on m'apprit que mon collègue avait été mis à la porte.  Je me retrouvai donc seul pendant plus d'un mois à rouler le service.  Je crois sans me vanter, être parvenue à ce que les résidents n'en souffrent pas trop.  On engagea ensuite une collègue à qui j'ai appris le roulement du centre.

N'étant pas syndiquée, la période de probation est longue; 90 jours travaillés.  Vint ma rencontre de mi-probation, on me dit que tout était bien beau, qu'on était content du travail que j'accomplissais.  Qu'on évaluerait plus tard la portion ''travail d'équipe'' car j'étais seule depuis longtemps.

Vendredi passé, il me restait encore deux semaines de probation.  Quand le téléphone a sonné à 16h pour me demander d'aller rencontrer les ressources humaines à 16h15, je savais qu'on me congédiait.  On avait congédié mon ancien collègue exactement de la même façon.  Pendant quinze minutes, je me suis torturé l'esprit en essayant de comprendre ce que j'avais bien pu faire pour mériter cela?!  Pour m'encourager, je me suis dit qu'on allait sûrement m'annoncer que la personne que je remplaçait ne reviendrait définitivement pas et que j'avais un poste permanent même si au fond de moi je savais pertinemment que ce n'était pas le cas.

En entrant dans le bureau des ressources humaines, j'ai vu ma patronne assise elle aussi à la table avec un air bête épouvantable.  J'ai vu aussi sur la table une enveloppe adressée à mon intention.  Mes craintes se sont confirmées avant même qu'elles ouvrent la bouche.  Quatre jours plus tard, je n'ai toujours pas trouvé l'explication miracle et on ne m'en a fourni aucune non plus.  Plus j'y pense et plus je me dis que j'ai bel et bien servie de bouche trou et que leur seule intention était de me remettre en pleine figure le fait que je les avais quitté un an et demie plus tôt.

Je crois avoir pas mal fait le tour de ma carrière.  Ça a l'air de rien tout ça, mais ce texte contient sept ans d'histoire!  Et je vous épargne les (sans exagérer) cinquantaines d'entrevues que j'ai passées à travers le lot!  En espérant que cette fois-ci, les entrevues soient aussi nombreuses mais portent fruit plus rapidement!

lundi 22 avril 2013

Me voilà blogueuse chômeuse

Lancez-vous qu'ils disent quand on termine notre inscription sur ce site!  Depuis le temps que je songe à écrire un blogue, que je réfléchis à un sujet qui pourrait bien me servir d'idée de départ.  Voilà que la vie se charge de m'en fourni un, donc je me lance!  Quoique j'aurais grandement préféré ne pas créer mon blogue aujourd'hui et me rendre au travail comme à l'habitude.

En effet, me voici maintenant en congé forcé, non désiré, imposé.  Une vraie claque au visage du destin administrée un vendredi soir à 16h15, à l'aube d'une belle fin de semaine qui s'annonçait.  Me voici CHÔMEUSE, moi!  Moi qui à 30 ans ne s'est jamais retrouvée dans une telle situation, je suis en ce moment devant le néant et dans la plus totale incompréhension.

Non seulement je ne comprends toujours pas les motifs de mon renvoi parce qu'en toute modestie, je sais que je suis excellente dans ce que je fais et que, si je me compare à bien d'autre, je suis une employée modèle: jamais un mot de travers, ponctuelle, respectueuse et bla bla bla.  Mais n'ayant jamais été prestataire de l'assurance emploi, je n'ai aucune idée de ''comment ça marche''.

À combien de semaines ais-je droit?  Combien va-t-on me payer?  Vais-je être obligé d'accepter un travail minable à un salaire tout aussi minable?  Vais-je tenir le coup moralement et financièrement?  Autant de questions sans réponse se bousculent dans ma tête depuis trois jours.

Assurance emploi...  Comme ces mots font peur!  Et surtout font mal!  Ils blessent l'orgueil et l'amour propre, ne trouvez-vous pas?  En ce moment, je me sens si incompétente et diminuée, et pourtant ce n'est pas le cas et je le sais.

J'ai beau me dire que je dois profiter de ce temps d'arrêt gracieusement offert par mes généreux ex-employeurs pour accomplir toutes les petites choses mises un peu en plan ces derniers temps:  aller courir, faire mon grand ménage du printemps, aller promener le chien qui se morfond sur son tapis, nettoyer le terrain qui sort de son hibernation, cuisiner, jouer de la guitare, prendre des photos...  Mais je n'y arrive pas.  Je vois cet événement comme un gros échec personnel qui me laisse un goût particulièrement amer quant à ma décision d'avoir quitté mon emploi précédent pour celui qui est la cause de mon ''chômage''.

Mais que fait-on de nos journées au chômage?  On se cherche un emploi évidement me direz-vous!  D'accord, j'en conviens.  De toute façon, je n'ai pas l'intention de me prélasser dans mon salon bien longtemps.  J'aime mon métier et j'ai besoin de travailler pour me sentir une femme entière, équilibrée et accomplie.  J'imagine que remplir toute la ''paperasse gouvernementale'' demande aussi beaucoup de temps car il m'a fallu trois heures entières ce matin pour remplir ''au mieux de ma connaissance'' ma demande officielle de prestations d'assurance emploi.

En attendant la décision que mon gouvernement prendra à mon sujet, je vais continuer d'user de mes contacts afin de (je l'espère de tout mon cœur!) me trouver un emploi avant de toucher ma première paie de chômeuse.  Mais, je reste tout de même réaliste car je travaille dans un domaine où il y a malheureusement beaucoup plus de diplômés que d'emplois disponibles.

Et puis je tenterai d'écrire un mot ici chaque jour afin de me libérer le crâne de toutes les pensées qui m'assaillent depuis vendredi soir.  C'est libérateur d'écrire et même si personne ne me lit, mon esprit lui sera débarrassé de ce tourbillon de questionnements, de réflexions et de colère, parce que oui, j'éprouve en ce moment beaucoup de colère et de tristesse.

Heureusement que ces jours-ci la température est belle, ça aide au moins un peu pour le moral!  Je crois que je vais en profiter pour aller faire mon jogging tient!  Demain, je pourrai peut-être vous expliquez mon parcours professionnel, à défaut de travailler!  Au plaisir de lire vos commentaires et à demain!!