mercredi 27 mai 2015

Il y a 10 ans...

Il y a 10 ans, plus ou moins jour pour jour, je terminais mes études en intervention en loisirs au cégep.  22 ans, la vie devant moi et mon diplôme fraîchement imprimé entre les mains, je me lançais avec la plus grande fierté dans le monde du travail.  J'allais enfin exercer un vrai métier, pour lequel j'avais un réel intérêt.
 
Par contre, je dois vous faire une petite confidence: Pendant mes études en intervention en loisirs, je ne voulais ABSOLUMENT pas travailler auprès des personnes âgées.  Je gardais un souvenir et des images un peu traumatisantes de mes quelques visites au CHSLD où ma mère travaillait comme infirmière auxiliaire.
 
En effet, mon but premier était de travailler dans une école secondaire.  Vous savez, quand on désire des enfants, c'est quand même l'horaire idéal: pas de fin de semaine, congé à Noël, à la semaine de relâche et tout l'été!  Bref, j'avais fait tous mes stages dans des écoles.  Puis pour mon stage final, le directeur du programme m'a fortement suggéré de choisir un autre milieu afin de varier un peu mon CV quand viendrait le temps de me trouver un emploi.
 
Détestant toujours autant les CHSLD, je me suis alors tournée vers le milieu municipal.  J'ai passé une session complète au département des sports d'un arrondissement de la grande métropole.  J'ai adoré l'expérience!  Fin de mon stage, la superviseur toute heureuse, me dis que si je suis intéressée, elle peut m'offrir un petit poste de trois jours semaine.
 
Wow!  Je n'avais même pas encore mon diplôme en poche que j'avais un job assuré!  Je regardais tout de même les offres d'emploi au cas où je pourrais dénicher quelque chose à temps complet, ou du moins un autre emploi à temps partiel histoire de combiner les deux.
 
Et PAF!  C'est là que j'ai vu l'offre...  Un autre trois jours semaine au CHSLD où ma mère travaille!  Loin d'être motivée, je me suis dis que trois jours semaine, ce n'était pas la fin du monde et que j'aurais mon travail à la ville pour me changer les idées.  Et puis c'était un remplacement d'un an, le temps de me construire un beau CV bien rempli.
 
Bien que ma mère y travaillait depuis plus de 30 ans, je n'ai eu aucun passe droit, enlevez-vous ça de la tête!  J'ai passé par tout le processus d'embauche, entrevue, examen médical et tout le tra-là-là.  J'ai obtenu le poste.  Même si je n'étais pas tout à fait enchantée, j'étais quand même fière qu'on me fasse confiance puisque je n'avais absolument aucune expérience ni auprès de cette clientèle mais qu'en plus, je sortais tout juste de l'école!
 
J'ai fait un an à combiner les deux.  J'ai apprivoisé tranquillement les personnes âgées.  Je crois que j'ai eu l'avantage de débuter avec la clientèle du centre de jour.  C'est un peu comme un camp de jour, ce sont des personnes qui habitent encore à la maison et qui viennent passer la journée avec nous afin de donner un petit répit à l'aidant principal ou tout simplement pour briser l'isolement social.
 
Je me suis surprise à préférer au final mes journées au centre de jour à celles à la ville.  Après un an, un des deux technicien d'intervention en loisirs du côté de l'hébergement a demandé un an de congé sans solde.  On m'a offert son remplacement.  J'avoue que l'idée de me retrouver avec une clientèle plus lourdement hypothéquée que celle du centre de jour me faisait peur mais je savais qu'il n'avait pas l'intention de revenir et l'idée d'un potentiel poste permanent après seulement deux ans d'expérience était plus qu'alléchante.
 
J'ai remis ma démission à la ville, avec un petit pincement au cœur je l'admets.  C'est quand même là qu'on m'avait fait confiance en premier!  Vous connaissez la suite!  J'ai été là cinq belles années!  Ensuite, je suis déménagée trop loin pendant mon congé de maternité, j'ai trouvé un remplacement d'un an (mais j'y suis resté deux ans) au CSSS près de chez moi, à la fin de ce remplacement, on m'a embauchée au fameux centre privé subventionné qui m'ont gentiment remercié un vendredi soir à 16h (toujours inexpliqué soit dit en passant!) et depuis deux ans (déjà!!) je travaille où je suis en ce moment.
 
10 ans!  C'est fou!  C'est long mais en même temps, j'ai l'impression que viens de quitter les bancs d'école.  La même passion et l'amour de mon métier (et des résidents!) m'animent.  Avec tout ce qui se brasse au gouvernement en ce moment, on me demande parfois si j'ai un plan B...  Honnêtement je n'en ai pas.  Je ne me vois pas faire autre chose.  Je crois que je serais trop malheureuse, j'ai encore l'impression d'avoir le plus beau métier du monde et d'être extrêmement choyée d'être payée pour faire quelque chose qui me passionne.
 
C'est quand même drôle comme hasard, mais j'ai également reçu mes papiers de retraite la semaine dernière!  Oui, oui!  Vous avez bien lu!  Alors notez à votre calendrier que le 24 avril 2040, je serai libre de rester chez moi, âgée de 58 ans, après 35 années de service.
 
Il me reste donc encore 25 belles années à travailler (je l'espère!).  Mais quand on fait ce qu'on aime, le temps passe tellement vite!  Encore faut-il avoir la chance de garder son emploi, mais ça c'est une toute autre histoire!
 


mardi 19 mai 2015

Verdict:

Voilà, je vous ai assez fait languir! Ça fait un peu plus d'une semaine que je sais que c'est moi qui ai obtenu le poste.  Mais j'attendais que les ressources humaines m'appellent pour que ce soit officiel.  En effet, comme je m'en doutais, j'étais la plus ancienne à avoir postulé suivie de deux filles avec moins d'ancienneté que moi.
 
Donc la gentille dame de la dotation m'a téléphoné au bureau cet après-midi vers 14h00.
 
- Bonjour madame Banville, c'est la madame de la dotation.  Vous allez bien?
 
- Oui, vous-même?
 
- Très bien merci!  Vous avez postulé pour un poste de trois jours semaine au CHSLD à l'autre bout du monde?
 
-  En effet oui.
 
- Êtes-vous toujours intéressée?
 
Et là, vous savez ce que j'ai osé répondre sans la moindre hésitation?!  Ha Ha Ha  J'ai pris le poste ou pas d'après vous?
 
- Non madame, je vais malheureusement le refuser!
 
Hey, c'est pas des farces, pendant quelques secondes, je me pensais au Banquier!  ''Cette offre est RE-FU-SÉE!!!''
 
C'est quand même quelque chose de cracher sur un poste permanent.  Je sais ce que c'est pour avoir quitté le mien en ville il y a un peu plus de cinq ans maintenant...
 
Par contre, en y réfléchissant comme il faut, je n'aurais jamais réussi à survivre financièrement en assumant tous les comptes toute seule avec une paie de trois jours par semaine.  En plus la distance est un facteur déterminant quand on doit aller chercher les enfants à l'école tous les soirs.
 
Et puis en considérant que rien ne changera au niveau syndical tant que nos conventions collectives ne seront pas négociées au niveau national, je pense bien en avoir encore pour quelques années avec mon remplacement.  Et puis qui dit qu'une fois les négociations signées et le maraudage terminé, ce ne sera pas notre centrale qui remportera les élections?
 
Il faut faire confiance à la vie parfois.  Je peux affirmer que jusqu'à maintenant, j'ai toujours eu une bonne étoile malgré les périodes plus difficiles.  C'est un coup de dés lancés chaque fois.  Je suis confiante que quelque chose se présentera pour moi au moment opportun.
 
J'ai l'air zen en racontant tout ça, mais l'avenir me stresse un peu tout de même.  Est-ce que je regrette ma décision?  Contrairement à ce que j'avais pensé; pas une seule miette!  C'était un risque beaucoup trop grand à prendre.  Encore plus que celui d'occuper seulement un remplacement (qui ne se terminera peut-être jamais finalement!)
 
Soyons positifs!  J'aurai beaucoup de choses à vous raconter sous peu, de nouveaux défis se présentent pour moi que j'ai bien hâte d'entreprendre!